Journal de jeûne

10 jours sans manger – jour zéro

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Ce matin, j’ai posté sur la page Facebook de « 3 kifs par jour » : « Demain, j’arrête de manger et je parle Allemand. Pendant 10 jours. »

Une personne a cru à un poisson d’Avril. J’avoue le cocasse, vu de l’extérieur.

Mais je suis bien dans un train qui me ramène sur le lac de Constance, à savourer un thé au lait. Dès demain, celui-ci sera considéré comme intrus. Pas le thé, mais le lait. Produit animal. Non non non. Plus de ça du tout du tout. Et même le thé, limite.

La première fois

La première fois que je suis partie jeûner, j’avais peur. D’avoir faim et froid, de m’ennuyer et de me sentir seule. Cette fois-ci je n’ai pas peur d’avoir faim, je sais que j’aurai froid,  je vais adorer m’ennuyer et j’y vais pour être seule.

Ma valise a été plus difficile à faire que l’autre fois. A cause de la température qui me terrorise, mais aussi à cause des chaussures. Il en faut pour les randonnées, pour courir, pour traverser la pelouse gelée des petits matins de méditation, pour aller à la pesée où on doit se déchausser. Certains feraient tout dans la même paire, mais bizarrement, c’est par la fonction précise des 12 chaussures que je transporte que je me rassure cette fois-ci. Bien que je fasse la fière, je suis aussi excitée par ce voyage que je le redoute.

Des pantalons trop serrés

Subtilité de l’édition 2012, je n’ai emporté que des pantalons trop serrés :

1. pour le plaisir de les redécouvrir amples et souples. Quand on est, comme moi, un moyen pingouin, le corps respirera de nouveau dans ses vêtements.

2. je n’en ai plus que des trop serrés, des pantalons.

Mon bagage est bombé, de livres, de pansements à ampoules, de souliers pour tout, de mailles, d’électronique qui rassure, de gants et de tenues extensibles. Dans quelques minutes maintenant, je passerai la frontière et internet ne parlera plus à mes portables. C’est le début du moins. Lâcher aussi ces connections. Les remplacer par de l’eau minérale. Tout remplacer par de l’eau minérale, en fait.

Savez-vous pourquoi j’y vais, en vrai ?

Pour sentir me pousser des ailes dans le dos. On ne vole pas, à Büchinger, mais ce qu’on y fait y ressemble un peu. Le sol que l’on foule donne d’autres sensations. Ça ne commence pas tout de suite, mais ça monte, du plus profond de l’intestin jusqu’au sommet de la tête. Dans quelques jours et pour quelques-uns encore je serais différente. Je me sentirai aspirée de l’intérieur et inspirée par l’extérieur.

Soudaine envie d’un bonbon. Chez mes voisins de train anglais les doughnuts succèdent aux chips qui accompagnent le sandwich et les muffins. Une heure de voyage, passée à manger. Ca finit par m’influencer. Voilà pourquoi il est si riche de s’enfermer pour apprendre à voler.

Trois rangs devant, un homme dit à son groupe : J’ai regardé Arte, on peut jeûner 12 jours. DOUZE JOURS ???? crient ses amis en cœur, « Je ne pourrai jamais »  « Moi non plus, moi non plus » répondent ils. » Et bien si, je me suis mordue la lèvre pour ne pas m’en mêler mais j’ai bien souri. Puissance de la télévision qui mentionne tard le soir ce que l’on fait là où je vais. Et visiblement, ça ne laisse pas indifférent comme idée, de se priver de carburant.

Devenez animateur.trice d’ateliers de psychologie positive
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Un commentaire sur “10 jours sans manger – jour zéro”

  • dRoz dit :

    Super ! Enfin une qui essaie !!!
    et tu nous diras tout !!!….
    Bon Jeûne !!!

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