Les dessous de 3 ans de Kifs

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Chaque livre a son histoire. Voici celle de ce Journal à compléter.

Mon père

Toute mon enfance, j’ai vu mon père écrire dans son journal intime à 19h. D’abord au stylo, dans des carnets à anneaux en cuir noir, remplacés aujourd’hui par son i-Pad. C’est un rituel qu’il a commencé à l’âge de 15 ans et n’y a depuis, jamais dérogé. Conserver tout cela l’a obligé à faire construire une armoire spéciale chez lui. Aujourd’hui, des disques durs ont pris le relai, mais une par une, il a donc déjà consigné plus de 23 000 journées vécues, créant ainsi une corde à noeuds qui lui permet de remonter tout le fil de sa propre histoire.

Par ailleurs, à 80 ans, mon père se targue de n’avoir jamais suivi la moindre thérapie. Pour l’homme qui a relancé avec le succès qu’on lui connaît Psychologie magazine, on aurait imaginé l’inverse. Quand on lui demande comment il a maintenu son équilibre, même dans ses tempêtes (divorce, faillite, échecs, rivalités familiales, etc.), sa réponse est immédiate : avoir tenu son journal sans jamais s’interrompre.

Opposition

Sachez qu’il est dans mon tempérament, toujours plus facile de m’opposer que d’imiter. La ritualisation métronomique de mon géniteur a donc engendré chez moi tout l’inverse. Approximation et fourre-tout de mes souvenirs, sans méthode de rangement + privilégier ce qui viendra demain à ce qui s’est passé hier. Sans compter l’idée même de la contrainte d’écrire comme on se laverait les dents. J’ai longtemps considéré qu’il valait mieux vivre que raconter et surtout eu la flemme d’écrire quoi que ce soit de non imposé.

Psychologie positive

Puis, les chercheurs en psychologie positive se sont invités dans ma sphère. En tant que professionnels de l’observation de l’épanouissement, toutes leurs publications pointaient vers les bienfaits d’une écriture intime et régulière. Cette fois ci, j’ai bien voulu entendre, puisque c’était démontré par des américains ;-). Au cours de mes études en la matière, le professeur nous a surtout vivement suggéré de commencer à nous raconter spontanément et secrètement. Obligée, donc, j’ai été, d’essayer.

J’ai créé le premier document qui deviendrait mon journal en 2009, et depuis je ne me suis plus arrêtée.

Régulation et défouloir

Tenir un journal régule nos émotions et offre un lieu sécurisé pour se défouler. Il ne s’écrit pas pour être lu par autrui, car il serait alors, auto-censuré. Pour en tirer tous les bénéfices, il est crucial de savoir que personne d’autre que soi ne le lira. Un journal peut prendre toutes les formes : listes, phrases, bullet journal, scrapbooking, mots, carnets, photos, ou tout cela réuni. Dans son journal, on peut tout raconter, y compris les pires horreurs et les moments absolument magiques que l’on n’oserait jamais dire à quelqu’un d’autre.

Rejouer le meilleur

L’une des vertus avérées du fait de tenir un journal est de réactiver le meilleur de nos expériences. Contraints par des phénomènes psychologiques archaïques, nos meilleurs souvenirs ont tendance à s’effacer plus facilement que les pires. Or, revivre ce qui nous a réjoui, épanoui, agréablement surpris, touché, aimé ou fait rire, renforce notre chemin d’accès à la gratitude, la plénitude et la satisfaction. C’est pour nous guider vers cela, que je me suis inspirée des conclusions de mes chercheurs préférés, pour formuler une question par jour à laquelle répondre pendant les 3 prochaines années.

Consigner avec légèreté

Voici les bénéfices proposés par un tel exercice :

révéler toutes ses facettes

observer notre monde avec plus d’acuité

revivre le meilleur

mesurer le chemin parcouru

se féliciter et s’encourager

s’amuser et jouer

avoir rendez-vous avec soi-même

rire de ses anciennes réponses

relativiser

et surtout, faire tout cela le plus facilement possible.

Mode d’emploi

3 ans de Kifs ne remplace pas votre journal intime, mais il vous permet de goûter aux bénéfices d’une consigne régulière. On le commence n’importe quel jour de l’année. On ne s’astreint pas à le remplir puisqu’il s’agit de le faire avec plaisir. On se pousse somme toute, juste un peu au derrière pour l’ouvrir. Après, ça vient tout seul. On va sauter des jours, parfois des semaines, même, puis on le reprendra. L’année suivante, ou sourit de ses réponses et on mesure ce qui avance. La démarche est joyeuse et légère, mais complète.

Éclatez-vous bien !

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Devenez animateur.trice d’ateliers de psychologie positive
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