Le fisc et la majorette : chicher sa vie

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Une question de TVA

On m’invite pour faire une conférence sur les super pouvoirs à Bruxelles. Les organisatrices sont pétillantes, formidables et vaillantes. En plus de leurs métiers officiels, elles animent une communauté dédiée à l’éducation positive qui forme et qui enchante. Nous convenons d’une date et trois semaines avant  la conférence, elles publient un rappel à inscription sur les réseaux sociaux, en annonçant une conférence – spectacle. Je me manifeste alors, car je ne veux pas décevoir un public venu pour un spectacle,  puisque j’ai prévu d’y donner juste une conférence. Mais l’affaire se corse. On m’apprend que la TVA est très différente entre une conférence et un spectacle et sans aucune pression, j’entends quand même qu’un petit effort de ma part serait le bienvenu. Alors je réfléchis. Voici la conversation qui a suivi.

 On venait de me chicher

Telle la cow-girl haranguée au Saloon, je ne sais pas résister à une telle provocation. Je crois que plus que de m’effrayer, la possibilité du ridicule m’érotise. J’ai donc immédiatement labouré google à la recherche du matériel et des instructions nécessaires. Les tutos de lancer de bâton sont trustés par des fillettes de 8 ans plus agiles et souples que le caoutchouc. Je suis obligée de me les passer au ralenti pour parvenir, maigrement, à les reproduire et je tire beaucoup la langue (signe chez moi de grande difficulté).

J’appelle alors à l’aide

Dans tous mes mauvais coups scéniques, je sais que je peux compter sur ma favorite metteure en scène, Béatrice de La Boulaye, qui vient à mon secours mais sans plus d’expérience majorettique que moi. Au moins, nous calons une musique et m’entraînons à la démarche des fanfares. Alors je continue à chercher, dans tous les liens, un.e prof de bâton et finalement, dans une liste qui propose des petits cours de maths, je découvre Laura. Economiste en formation dont le jeune CV indique des compétitions de twirling dans un passé récent.

Sauvée

Il ne reste plus qu’une semaine et je verrai Laura deux fois une heure. Nous poussons les meubles du salon pour compter nos pas, pivoter et tournoyer. La plus longue minute de l’année est décortiquée, la gauche et la droite me confondent souvent. Mon cerveau bout plus vite que mes poignets. Coordination, rythme, grâce & légèreté doivent se mélanger. Je me baisse comme un éléphant, envoie mes mains n’importe comment. Laura est géniale car elle m’encourage, sans jamais laisser paraître sa consternation. C’est probablement plus marrant à donner comme cours que des maths. A recevoir, ça l’est, incontestablement. Et c’est ainsi que je pars enfin prendre mon train.

Ma baguette dans le dos

En mesurant une fois de plus le bol dément d’inclure des chiches dans mon travail. Peu de choses m’excitent autant que fréquenter les transports en communs avec mon accessoire du jour (une cape, un pupitre à yeux lumineux, etc.) pour aller (me) faire une surprise. Je joue à travailler et je travaille à jouer. Tenue sélectionnée et chaussures désignées, j’aime enfiler mon uniforme dont le but unique est de me rassurer.

Le soir venu, derrière le rideau, mon coeur battant me bouchait les oreilles. Je n’entendais rien d’autre que son trac. En me demandant une fois de plus ce qui m’avait pris. Comme à la porte de l’avion de mon unique saut en parachute. Alors, une fois de plus, j’ai ri intérieurement. Soumise à une responsabilité que j’étais seule à m’être imposée et que rien d’autre que de l’honorer jouer n’allait m’en délivrer. 

Je me suis prise le bâton dans le rideau, mes pas n’ont jamais été comptés, j’ai failli ne pas savoir me relever, mais, de vous à moi, je me suis tellement amusée. J’ai ensuite fait ma petite blague sur le fisc, et puis ma conférence. Le signe de ma réussite est qu’en allant me coucher, je n’ai pas trouvé le sommeil. Dans ma casaque, je me suis offert un immense bol de vie aux poix chiches. Et de toutes les recettes, et bien oui, on ne se refait pas, c’est toujours celle que je préfère. 

Demonstration

Devenez animateur.trice d’ateliers de psychologie positive
Devenez animateur.trice d’ateliers de psychologie positive

7 commentaires sur “Le fisc et la majorette : chicher sa vie”

  • Stephanie dit :

    Merci Florence de nous avoir raconter ça et d avoir mis cette vidéo en ligne. C est vraiment une idee géniale la majorette. J ai tellement ris ! Quel courage ! Quel humour ! MERCI

  • Christine dit :

    Bravo ! J’adore!
    Vous êtes vraiment inspirante!
    Je vais moi aussi m’autoriser à dévoiler la licorne qui sommeille en moi!
    Merci Florence !

  • Ingrid dit :

    J’adore !

  • Antoine dit :

    C’est frais, pétillant, pertinent, parfaitement pensé, coquinnement dit, adroit, drôle… Tout vous quoi ! Excellent, bravo !

  • Flo dit :

    Ah ah ah
    J’adore !!!
    Tout simplement génial !
    Et vivent les pois chiches !…
    À ce propos, pour faire du bien à ses cheveux et à son cuir chevelu, rien de tel qu’un shampoing à la farine de pois chiches !
    Une cuillère à soupe de farine pour une cuillère à soupe d’eau tiède (doubler les doses pour les cheveux longs), versée doucement sur la farine tout en la malaxant. Vous obtenez une pâte un peu liquide, que vous appliquez sur les cheveux mouillés en massant le cuir chevelu.
    Laissez poser ce masque 5/10 mn (en chantant si vous avez fini de vous laver), puis rincer pour éliminer toute la farine.
    S’il en restait malgré tout, un bon brossage sur cheveux secs devrait permettre de l’éliminer.
    Les cheveux sont plus souples et légers… ça aère les idées et c’est biodégradable !
    Belle journée ☀️

  • evelyne dit :

    Bravo et bien joué
    j’adore le final.

  • DEBORAH dit :

    j’adore vous êtes merveilleuse

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