La dynamique des hobbies

Chronique France Mutuelle
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De quel temps disposez-vous ?  Trop, trop peu, juste ce qu’il faut… Mais surtout, que faites-vous de votre temps libre ? Le dilapideriez-vous comme nous sommes si nombreux à le faire, en nous créant une illusion d’occupation ? La consultation grandissante des réseaux sociaux, par exemple, contribue largement à créer une impression de débordement. S’y promener provoque une forme de passivité de laquelle nous allons soudain relever le nez, et constater que le temps s’est envolé. « Je suis débordé » est quasi devenu un cri de fierté, manifestant notre importance dans le monde. Mais sommes-nous réellement aussi occupés que nous le croyons ?  Et surtout, occupés à faire quoi ?

Il est temps de réaliser que nous avons le temps pour autre chose, et surtout pour quelque chose de très stimulant.

Si nous nous croisions dans un train, ces jours-ci, vous me verriez sans doute broder. Car je me suis lancée dans une tapisserie assez copieuse que je ne suis ni prête, ni pressée de terminer. Broder est l’un de mes hobbies, comme certains autres préféreront le jardinage, le bricolage, jouer d’un instrument, écrire des haïkus, faire des randonnées, remplir des grilles de sudoku, ou cuisiner. Mon canevas me suit partout.

Aujourd’hui, ma vie professionnelle est très pleine et je fais glisser mes quelques heures de liberté jusqu’au bout de mes doigts pour m’y abandonner et reprendre mon souffle. Mon aiguille guide une parenthèse que je savoure. Et combien de fois, passant devant mon ouvrage délaissé, je peste de n’avoir jamais le temps de rien, mais lorsque je m’en empare, tout change.

 

Nous avons besoin de hobbies

Ils nous aident à structurer le temps. Car les tâches que nous entreprenons s’adaptent au temps dont nous disposons. Lors d’une soirée sans plan prévu, par exemple, nous allons traîner à ranger la vaisselle ou répondre à des emails. Alors que si nous étions attendus par notre groupe de lecture, nous aurions fait de même, mais beaucoup plus rapidement pour pouvoir arriver à temps. Les hobbies créent donc du temps supplémentaire en augmentant notre efficacité à accomplir le casse-pied.

 

Ils provoquent un état de flux

En l’absence de projets particuliers, nous sommes rapidement happés par la télévision ou internet, devenus les activités vers lesquelles beaucoup de gens se tournent si facilement. Et de temps en temps, qu’il est bon de ne rien faire. Mais, nous pourrions aussi consacrer ces moments, engagés dans une activité qui requiert concentration, application et absorption. Le professeur Csikszentmihalyi a démontré que de tels instants provoquent nos plus forts moments de bonheur. Nous perdons alors la notion du temps, qui passe à toute allure, mais cette fois-ci, pour de bonnes raisons. Les hobbies ont tous les atouts de ces moments de flux.

 

On fait des rencontres

Un hobby n’est pas toujours solitaire. Au bridge, au sport, dans un atelier de peinture ou de photo, nous appartenons à une communauté et créons des liens avec des gens qui partagent notre passion. Or rien, ne nous rend plus heureux que l’amitié et les connexions sociales. Le bénéfice de s’y rendre, devient double.

 

On a des choses à raconter

Toute activité peut se partager. Lorsque nous sommes engagés dans un projet ou un groupe, notre identité s’enrichit. Les passionnés sont très attirants car ils sont curieux et il est plaisant de les fréquenter. Plus nous sommes nous-mêmes inspirés, plus nous inspirons les gens autour de nous.

 

On se déstresse

Ma broderie a exactement cette fonction-là. Lorsqu’une journée a été, ou qu’une période est, difficile, on peut tout à fait rentrer chez soi et allumer la télé, pour se détendre. Mais on pourrait aussi faire un tour de pâté de maison en bavardant avec un partenaire de marche, ou se rendre à un cours de poterie. En multipliant les activités, nous élargissons la vision que nous avons de nous-même. On peut être employé et potier, grand-mère et jardinière. Tous nos œufs ne sont pas dans le même panier.

La joie procurée par nos hobbies peut aussi déteindre sur le reste de notre vie. Car y consacrer quelques heures par mois, semaine, ou journée, nous procure plus d’énergie pour tout le reste de nos obligations. Et lorsque nous sommes plus heureux, nous devenons contagieux.

Les 10 questions à se poser pour choisir un hobby :

Qu’est-ce que j’ai toujours eu envie d’apprendre ?

Qu’est-ce que j’aimerais savoir faire ?

Qu’est-ce que j’ai aimé faire par le passé que je ne fais plus ?

Quelle activité me permettrait de voir plus de monde ?

Qu’est-ce que je pourrais apprendre à d’autres ?

Quelles associations ou cours existent près de chez moi ?

A quoi est-ce que j’aime appliquer ma curiosité ?

Lors de quelles activités est-ce que je ne vois pas le temps passer ?

Est-ce que je préfère être seul ou en groupe ?

Au pire qu’est-ce que je risque à essayer ?

 

La réponse à cette question est probablement « rien du tout » puisqu’il faut chercher pour trouver. Commencez par votre première envie !

 

Par Florence Servan-Schreiber

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