Emiliana Simon Thomas et les 140 000 élèves de bonheur

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Emiliana aime les hommes de grande taille et les émotions qui nous font grandir. Je le sais car je l’ai rencontrée avec son mari et son co-présentateur du MOOC :  The Science of Happiness, que j’avais suivi à l’automne dernier.  Et ces deux hommes sont inhabituellement grands pour nous, européens. Mais malgré son sourire et sa carrure modeste, Emiliana est la première professeure de psychologie positive a avoir réuni 140 000 élèves d’un coup. Oui, d’un coup.

Chercheuse en psychologie à l’université de Berkeley, elle dirige le Greater Good Science Center. Une unité de recherche consacrée à extraire le meilleur de nos comportements. Elle porte une attention toute particulière à la gratitude, plus exactement, à l’extension de la gratitude. De par mon appétit pour la contagion de la gratitude, je me devais de la rencontrer.

Je suis allée le faire en Californie. Accrochée à une falaise du Pacifique, à Esalen, temple historique de la psychologie humaniste. Deux jours de présentateurs/chercheurs prestigieux pour décortiquer la gratitude, la compassion et l’émerveillement.

Emiliana, quel effet cela vous fait-il d’avoir réuni 140 000 élèves du monde entier pour ce premier programme ?

C’était puissant. Inattendu. Nous avons travaillé sur ce projet en imaginant que 30 000 personnes s’y inscriraient. Et puis les chiffres se sont mis à grimper. 40, 50, et puis on a dépassé les 100 000. Je ne me fais aucune illusion sur ma popularité. Personne ne me connaît, c’est l’idée qui a plue. Nous avons ressenti beaucoup d’humilité. Il y a une vrai soif d’apprendre à vivre mieux. Nous avons simplement ouvert une brèche dans laquelle une vague s’est engouffrée. C’est fantastique.

Qu’est-ce que cela sous-entend sur l’état du monde ?

Nous avons collectivement atteint beaucoup de nos aspirations dont nous pensions qu’elles nous procureraient du bonheur au cours des 100 dernières années : confort, technologie, facilité de vie, abondance, succès, stimulations, moins d’obligations manuelles… Et pourtant, la qualité du bonheur n’a pas changée. Il y a beaucoup d’exemples populaires de célébrités qui ont « tout » et pourtant ce qui nous intéresse, ce sont leurs revers et malheurs, que nous scrutons. Il a aussi tellement de contre-exemples, comme Robin Williams, que nous adorions et qui était pourtant si triste. Nous passons à côté de beaucoup de choses. Et la psychologie se transforme : alléger la douleur ne suffit pas. Nous avons aussi besoin de galvaniser le bien-être. Comprendre comment naviguer entre tous nos extrêmes et mieux connaître nos forces pour avancer.

Et puis, pour être tout à fait honnête (elle rit), je pense que le succès planétaire de Happy de Pharrell Williams est aussi une indication de la force de cette aspiration. On aurait adoré qu’il vienne chanter pour nous et il ne l’a pas fait, mais de par son succès, c’est un peu comme s’il était venu. De voir tous ces gens chanter son morceau était le plus bel exercice pratique collectif que nous pouvions imaginer.

Le bonheur est-il la nouvelle frontière à explorer ?

On peut le regarder comme ça. Nous sommes de mieux en mieux équipés pour le comprendre et faire pointer la boussole dans la bonne direction. Avant, on pensait que la manière dont nous avaient traité nos parents provoquait des effets définitifs, ou que le cerveau cessait de se développer à partir de l’âge de 20 ans. Les certitudes se périment au fil de nos découvertes. On crée des neurones toute sa vie. Et nos expériences modifient notre cerveau. Même l’expression de nos gènes répond à des dynamiques différentes. On comprend nos mécanismes de mieux en mieux. On connaît les conséquences de la solitude ou de l’anxiété. Servons-nous de ces connaissances pour être plus heureux et en meilleure santé.

Ce MOOC est un cours universitaire ou une expérience de développement personnel ?

Ohlala, nous préférons penser qu’il s’agit d’un cours universitaire. C’est comme cela que nous l’avons créé. Nous sommes des chercheurs. Mais nous y avons introduit des pratiques car chacun d’entre nous est un sujet de recherche. D’une part, apprendre ces concepts est une source d’inspiration, mais par ailleurs, les appliquer permet de les cerner avec de réels résultats. Si quelque chose est possible, autant essayer pour soi. Certains participants sont attirés par les démonstrations intellectuelles. Nous avons pensé qu’il était important de leur offrir de les explorer eux-mêmes. Et pour les participants les plus intuitifs, les exercices étaient très naturels. Mais nous ne ferions jamais un cours sans une démonstration scientifique.

Qu’est-ce que cette expérience vous a apportée, à vous ?

Elle m’incite à être plus déterminée dans la pratique de mes connaissances. C’est vrai, maintenant que j’en ai publiquement parlé à des centaines de milliers de personnes, je me, et je leur dois, de le faire moi-même. Les cordonniers sont souvent les plus mal chaussés, mais sur ce sujet-là, ça serait vraiment dommage. C’est tellement réjouissant de savoir que ce cours a apporté tellement de joie, que j’en profite aussi pour l’incorporer dans ma propre vie. Je joue moi-même à m’explorer. J’ai beaucoup développé ma part d’intuition et franchement, j’ai envie de continuer.

 

Le MOOC (cours massif en ligne) : The Science of Happiness est entièrement gratuit et désormais accessible à tout moment.

Eclatez-vous bien !

Devenez animateur.trice d’ateliers de psychologie positive
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12 commentaires sur “Emiliana Simon Thomas et les 140 000 élèves de bonheur”

  • florence dit :

    moi je dirai que le bonheur est une expérience de tous les instants,
    il faut jouer avec l’ambivalence ;

  • Baraquin dit :

    Bonjour
    J ai également suivi ce cours et m y suis inscrite sans aucune difficulté
    Vous pouvez en ce moment suivre un autre MOOC sur la psychologie positive de Barbara Fredrikson de l université de Caroline du Nord ( 4 eme semaine sur 6) qui amène aussi une réflexion interessante
    Quel bonheur de sentir que nous faisons partie d une vaste communauté a travers le monde !

  • david salah dit :

    bonjour et merci beaucoup,
    ich habe so eben gelesen dass SIE uns etwas erzählen von ener Frau in den USA. so wie das suche nach dem « BONHEUR » QUE VEUX DIRE CE Là????
    JA DIE LEUTE VON HEUTE SUCHEN – ABER WAS???? LE BONHEUR, L’AMOUR.
    UND ALLE SIND DER MEINUNG DAS MAN DAS SUCHEN KANN…. – ??
    UND DIE SACHE MIT DEN NEURONE DAS IST LUSTIG ZU LESEN . ALS ICH DARÛBER SCHRIEB GAB ES NUR LÂCHEL ODER KOMISCHE BEMERKUNGEN.
    UND HEUTE DENKT MAN DAS ALLES MUSS ERNEUERT WERDEN.
    ABER KEINER SAGT DIE KULTUR DES OCCIDENT IST AM ENDE – WIE DIE RÖMER UND VIELE ANDERE ZU VOR… LE BONHEUR SUCHE IST SEHR LUSTIG!!!!! ABER IM GRUNDEN SEHR TRAURIG – MAN SUCHT AUCH DIE LIEBE  » L’AMOUR » ??? IN ZU ABER JEDER DER SIE SUCHT, WIRD SIE NICHT FINDEN.
    DENN DIE GRUNDVORAUSSETZUNGEN SIND NICHT VOR HANDEN. LA MODESTIES ODER DIE EINFACHHEIT.
    ABER KEINER KOMMT AUF DEN GEDANKEN DASS ALLES SUCHEN OHNE JEDEN ERFOLG IST, DENN WENN MAN ES NICHT IN SICH SELBER HAT, IST ALLES SUCHEN  » UMSONST » DENN DAS SIND SACHEN DIE BE KOMMT AMN ALS GESCHENK UND MAN MUSS ES WIE EINEN BLUMENGARTEN PFLEGEN!!!!!
    UND SIE DIE SIE DAS AUF DER PSYCOLLIGENSCHEN WEISE ERKLÄREN WOLLEN SIND GANZ AME LEUTE..
    ABER JEDER MACHT UND TUT WAS ER DENKT ES SEIHE GUT. ABER NUR EINE GESUNDE « WEISHEIT » KANN BERATEN !!!! UND DAMIT FERTIG;;;;;;…………

  • Valérie dit :

    Bonsoir, je n’ai pas réussi à accéder aux cours malgré une procédure un peu longue d’inscription. Est ce que d’autres personnes rencontrent les mêmes difficultès ?
    C’est toujours frustrant d’être ainsi bloquée.
    Comment Caroline a-t-elle fait pour se connecter ?
    Merci

  • Laurence dit :

    Ce Mooc était super. C’est grâce aux kifs de Florence que je m’y suis inscrite. Merci et bonne continuation.
    Et je kiffe la cape de « wonder woman » 😉

  • ALEXANDRA dit :

    Bonjour,
    Un grand merci à Florence qui nous fait partager toutes ses connaissances en psychologie positive. On commence a en entendre plus parler en France mais c’ est encore un peu timide, alors merci à vous! Mon anglais n’est pas très fluide, mais je me suis lancée…un petit brin de folie et surtout les bons conseils de Florence: agir, avoir des projets…
    Merci pour les conférences, pour résumer :

    MERCI, MERCI, MERCI!

  • Catherine à Bordeaux dit :

    Je rejoins Sophie sur les difficultés pour suivre un cours en anglais : bravo Caroline d’avoir été en mesure de le suivre et d’en tirer profit. J’espère que Florence va mettre un cours de ce type en place, c’est le voeu que j’ai émis lorsque j’ai rempli le questionnaire récemment reçu et rempli. Je serai une des premières inscrites dans ce cas…

  • Caroline dit :

    Bonjour,
    J’ai suivi le MOOC Science of Happiness : il es très riche d’enseignement, je vous le conseille vivement

  • Sophie dit :

    Extra, merci Florence pour cette découverte ça donne vraiment envie de s’inscrire mais surtout de se remettre à l’anglais car j’ai peur de ne pas réussir à tout comprendre.
    Je suppose que ce concept d’université en ligne n’est pas encore arrivé en France j’ose rêver qu’il le soit un jour. Bonne journée

  • Arlette dit :

    Moi cela fait 20 ans que je cherche le bonheur, j’ai acheté votre livre plus des autres, mais j’ai difficile à me sentir heureuse (j’ai 72 ans) marié depuis 51 ans .
    Si vous avez une solution, merci de me le dire.

  • Claire de Buttet dit :

    Merci Florence pour toutes vos recherches et vos découvertes ! C’est tellement bon de savoir que nous créons des neurones toute notre vie et que nos expériences peuvent changer la donne… Je le valide tous les jours ! Gratitude !

  • carine dit :

    merci pour ce partage et pour nous permettre d’avancer dans notre réflexion en même temps que vous avancez dans les vôtres et sur votre livre ! Je trouve ça tellement rare et précieux !
    Et puis ce post me met de bonne humeur 🙂 Bonne journée à tous !

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