L’annonce de l’élection de Donald Trump nous a fait rétrécir d’un coup et abandonner pour quelques instants l’illusion que nous avons un impact sur quoi que ce soit. A force d’exercer, envers son entourage ses valeurs d’ouverture, de fraternité et de tolérance, on perd de vue l’impact de la peur et des changements dans le monde. Il est impossible de savoir comment cet homme gouvernera et sous quelle forme ses slogans grossiers se traduiront politiquement. Mais l’inconnu est plus terrassant que d’habitude car nous avons vécu cette campagne comme un spectacle et pas comme une menace.

Tous Indignés

Le matin de l’annonce, j’ai bien sur écouté les nouvelles, lu les fils et commentaires des experts et des miens. Nous étions indignés. Tous, un par un. Sur mes réseaux, cependant, certains comparaient ce Donald avec notre Président. Mais franchement, même si on a des reproches à lui faire, sa condition psychique est très différente.

Trump a clairement affiché son incapacité à considérer le respect des droits humains comme essentiels pour notre cohabitation. Les commentateurs soulignent le vote d’un homme blanc. Où seront les femmes, les communautés bigarrées de l’Amérique, les pays étrangers aux US et toute mentalité ou aspiration différente de celui du tout puissant. Le congrès lui est acquis. Tout peut déraper.

 

Tout éteindre

Et puis j’ai tout éteint. Repris mon travail, comme vous sans doute, pour me rendre compte, soulagée, que pendant une heure ou deux je n’y avais plus pensé. C’est heureusement le pouvoir du présent. De nous réaligner et nous redonner la sensation de contrôler quelque chose. Mettre un pied devant l’autre, relativiser, estimer la distance qui nous sépare du risque que finalement on ne sait pas encore nommer. C’est comme cela que nous parvenons à supporter les exactions, l’afflux des réfugiés et les blessures du monde. Et que nous reprenons peu à peu notre taille habituelle. En essayant de faire le moins de mal possible autour de nous et de le faire le moins mal possible.

Mais cette sensation de « trop tard » nous saisit la gorge pour la seconde fois, après le Brexit. Je veux juste me dire que je ferai désormais tout mon possible pour me concentrer sur notre pays et notre Europe, pour comprendre au mieux l’enjeu qui nous entraînerait aussi un jour à nous dire que c’est trop tard. Car quand il est trop tard et bien c’est too late. Cet étrange mercredi peut redresser notre sens de la responsabilité.

 

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Devenez animateur.trice d’ateliers de psychologie positive
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Un commentaire sur “Trop tard ?”

  • Carole dit :

    Bonjour Madame,

    Je me permets de répondre à votre message. Adepte de la psychologie positive, de la méditation et de votre site (!), je ne suis pas d’accord avec vous. J’ai eu mercredi matin, la réaction inverse. Je ne suis absolument pas Pro-Trump, cependant cela m’a donné de l’espoir car le peuple a voté sans écouter les ordres des médias qui ont fait « campagne » pour Hillary. Puis-je me permettre de vous rappeler que environ 45 % des femmes ont voté pour Donald Trump, personne de les y obligeait. D’autre part en ce qui concerne la misogynie et le sexisme ni la famille Clinton ni les gouvernants français ont de leçon à fournir : Monsieur Bill Clinton et Monsieur François Hollande se sont comportés comme des goujats vis à vis de leur épouse et compagne…..
    Rappelons que lorsque Ronald Reagan est arrivé au pouvoir tout le monde s’est mis à hurler, il reste le Président le plus populaire aux USA (pays dans lequel j’ai vécu 10 ans). 10 ans de pure bonheur, que de l’esprit positif….
    Certains votes seraient plus propres que d’autres…. Je me permettrai de terminer par une citation de Ayn Rand : « We can avoid reality but we cannot avoid the consequences of avoiding reality.”
    Positivement vôtre
    CG

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