
Dans 10 jours, j’entre en cuisine pour cuisiner les mercis. La cuisine des mercis, chez nous consiste à préparer un festin :
un sacrifice animal
des féculents symphoniques
des chutneys colorés
des jus de raisin fermentés, avec et sans bulles
des créations chocolatées de la rue Blanche, introuvables par ailleurs
des kifs en pyramide
des larmes salées & sucrées, sèches & mouillées
et surtout, de la sauce.
C’est une affaire qui se prépare, car bien que tout à fait traditionnelle dans ma maison, je ne souffre guerre volontiers les répétitions et me penche donc, chaque année, sur un nouveau menu.
L’angoisse de la sauce
C’est ainsi que j’ai croisé le cri de l’angoisse de la sauce.
Dans le paragraphe d’introduction d’une recette de Rich Gravy, avec deux majuscules, je vous prie, on peut lire ceci : « la richesse de l’arôme d’une sauce réussie nous entraîne dans nos meilleurs souvenirs et nous inspire pour les célébrations à venir. Cette concoction, aussi simple qu’essentielle lors du repas, provoque l’anxiété des cuisinières et cuisiniers à travers tout le pays. Trop épaisse ou liquide, grumeleuse ou fade. Délivrez vous de cette angoisse en choisissant une recette qui vous mettra l’eau à la bouche. »
Et je réalise, en direct, à quel point cette dernière manipulation, alors que les viandes refroidissent est en effet source de tension et de concentration. Nous sommes une vingtaine autour de la table et oui, c’est LE liant préféré de tous. Qui permet à l’ensemble de trouver sa forme finale. De nous rendre petits et et vulnérables tant qu’elle n’est pas dans notre assiette. Qui légitime la purée, surtout.
C’est le clou, c’est tout.
Je ne m’étais encore pour elle jamais inquiétée. Et me voilà pressurisée. C’est malin.
Et ça tombe bien.
Car je vais la choisir ma recette imbattable et inratable. Comme ça, de ce point de vue là, au moins, je serai rassurée.
Et pour le reste, tout est à faire. Planifier, ravitailler, éplucher, transformer, assaisonner, dresser, bien entendu manger, puis surtout REMERCIER.
L’édition 2011 est lancée. C’est parti.
Je travaille juste à côté de la SACEM, rue Ballu, rue adjacente à la rue Blanche et je suis très intéressée par vos créations chocolatées de rue Blanche, où cela se trouve-t-il? 🙂
Ah oui ! !
La sauce, le liant de tout le bonheur, la saveur qui réhausse ou détruit un plat…..
En fait la sauce est à la viande ce que l’humeur est à la relation ! !
Non ?????
Mille mercis pour………tout
Milie Coquille l’escargotte brodée……..