Minimalisme digital

Chronique KAIZEN
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Quand une étude longitudinale sur le lien entre Facebook et notre bien-être paraît, ce n’est plus dans une revue pour geeks, mais dans l’American Journal of Epidémiology[1], spécialiste des maladies. Et les nouvelles ne sont pas bonnes, car les likes, links et statuts ne favorisent aucune des interactions humaines qui elles, nous font du bien, dans la vraie vie.

 

Cependant, armés de nos smartphones et objets connectés, nous nous soumettons, consentants, à une contamination digitale en étoile. Et comme pour toute addiction, décider de lever le pied demande un peu plus que de la volonté. Loin de nous l’idée de refuser la tech, car elle est là pour rester, nous pouvons juste brandir le drapeau blanc pour retrouver un peu de sérénité.

 

Personne ne s’est jamais emparé d’un marteau sans qu’il n’y ait un clou à enfoncer, et pourtant, aujourd’hui, être en ligne est devenu notre statut par défaut. Comme si nous portions en bandoulière et en permanence, une salle de cinéma, un satellite météo, l’ensemble des gens que nous connaissons, la totalité des routes du monde et la rédaction de tous les médias de la galaxie. Ce bruit permanent exige donc que nous fassions une analyse de ses bénéfices, pour pouvoir espérer retrouver du silence. Et même si nous n’en sentons pas le coût, combien de fois s’est-on demandé où était passé la soirée, aspirés par un programme en VOD ou un balayage d’écran ?

 

Dans le même temps, le minimalisme gagne du terrain. Consommer moins, s’alléger, trier, revenir à l’essentiel. Alors appliquons-le aussi aux habitudes compulsives et aux outils qui nous empêchent de soutenir les valeurs qui nous nourrissent.

 

En dehors des écrans, qu’est-ce qui nous fait vraiment plaisir ? Cuisiner, randonner, lire, discuter, regarder son enfant au parc plutôt que son écran, faire du sport, retrouver les gens auxquels on répond inlassablement : je n’ai pas le temps. Et pour nous encourager, inspirons-nous des Amish. Car ils ne refusent pas la technologie, ils en étudient les bénéfice. Puis, c’est en partant de leurs valeurs, qu’ils se demandent s’ils vont l’adopter. Donc, ils conduisent des tracteurs pour pouvoir se nourrir, mais pas de voitures, car elles leur permettraient d’aller passer du temps en ville, au lieu de rester avec leur communauté. Le téléphone est installé au centre du village mais pas chez soi, pour continuer à se rendre visite, hormis les quelques smartphones qui servent à rappeler les clients pour lesquels ils construisent des maisons.

 

Notre trêve peut donc être aussi raisonnée, car le but n’est pas de souffrir, mais de remplacer le temps évaporé par des instants de qualité. Il est d’ailleurs conseillé de maintenir des plages de divagations numériques, mais de les encadrer en décidant quand et pour combien de temps nous allons surfer. Et lorsque des camps de vacances déconnectés ouvriront leurs portes, au moins, nous saurons que nous sommes sevrables et nous y sentirons moins le manque.

 



[1] https://pdfs.semanticscholar.org/78aa/46a7d47e58d94c36e46e82dac7c7bfaae8f9.pdf

 

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