Comment réussir ses conférences

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Se voir tendre un micro est un privilège que l’on doit honorer du mieux que l’on peut. Pour m’être tant ennuyée ou en assistant à des présentations molles ou sans fins, j’ai pris la décision en devenant conférencière, de soigner mon approche.
Parler en public est comme tout, on peut le faire avec plus ou moins d’implication. Cinq cent conférences plus tard, voici quelques principes que je m’applique encore et que l’on peut reproduire à son tour.

 

Soigner son entrée

Chaque situation répond à des codes. Lors d’un TED talk, par exemple, on balaie son public d’un regard présent/accueillant/pénétrant/reconnaissant, puis on raconte une histoire. Lors d’une conférence en entreprise, pour éviter que mon CV soit déroulé comme introduction (je n’aime pas les étiquettes), je demande que l’on présente mon intervention comme un cadeau et je me charge de placer les informations pertinentes de ma biographie dans des anecdotes au cours du speech. Lors d’un mariage, toujours terminer par un toast. Face au grand public, soigner son entrée pour surprendre et entraîner. J’ai déjà fait la majorette, un numéro d’ad lib ou me suis très récemment présentée habillée en gâteau géant.

 

Demander conseil

Parler en public fait peur, même à la millième fois. Pour progresser il faut recueillir du feedback. Lorsqu’on en demande, on reçoit en général des commentaires sur la pertinence des propos tenus.
« C’était bien » ou « Super ». Insister pour recevoir des commentaires sur la forme. L’agitation des mains, les gestes parasites, le regard, le ton employé ou le détail vestimentaire qui détourne l’attention. Le plus simple est de confier cette mission à quelqu’un qui sera dans l’assistance. Depuis 10 ans je collabore avec des comédiennes ou metteuses en scène pour m’aider à muscler la forme. Leur feedback rend la conception encore plus intéressante, pertinente et amusante.

 

Faire court

J’écris mes conférences plutôt que de ne noter que quelques points saillants. Cela me permet de les entendre et de les minuter. Lorsqu’on nous confie 15, 30 ou 60 minutes, le travail n’est pas le même. Je me fais un point d’honneur à ne pas dépasser le temps imparti,de toutes les façons, dès qu’on le franchit, plus personne ne nous écoute. Prévoir moins de contenu que plus car malgré tous les entraînements, on a tendance à broder dès que le trac a disparu.

 

Répéter

Je m’enregistre disant texte de la conférence pour l’assimiler et je l’écoute pour le mémoriser. C’est fastidieux et ennuyeux mais précieux. J’ai besoin de ce temps d’incubation pour pouvoir m’exprimer ensuite le plus librement possible en étant tout à fait présente.
Moins je cherche l’idée suivante, plus le public est embarqué.
Avoir répété me donne de la liberté.

 

Supports or not ?

Je préfère parler sans projeter de présentation SAUF si je montre des diagrammes ou si j’en ai besoin pour me rappeler de ce que j’ai à dire. S’il y a du texte à lire sur une slide, je le lis à voix haute pour que l’auditoire n’ai pas à m‘écouter parler d’autre chose et lire en même temps.
Je ne suis pas douée pour trouver des cartoons amusants mais si vous en montrez, marquez un temps de pause pour que l’auditoire puisse rire et en profiter sans avoir à vous écouter en même temps. Et ne pas oublier que le beau n’est ni plus long ni plus cher à créer que le laid.

 

Non stop

Les interactions avec le public sont importantes pour l’engager. Lever la main, crier des réponses à la volée, mais je ne m’arrête jamais pour lancer une discussion individuelle avec une personne en particulier et rester dans mon rythme.
J’évite les questions ouvertes du type qu’en pensez-vous ?
Lorsque je demande des réponses au public, comme il est difficile de tout entendre dans le chaos, je répète les réponses données. En choisissant celles qui m’arrangent ;

 

Raconter des histoires

Les meilleures conférences sont des histoires. On peut construire sa présentation comme l’enquête qu’elle a été pour couvrir un sujet. Le storytelling se glisse dans toutes les circonstances car le cerveau humain l’enregistre mieux que les données.
Je privilégie une alternance de faits, d’émotion, d’histoires personnelles et de dérision. Je module le ton et la vitesse de ma parole.

 

Inclure les experts

Il arrive qu’il y ait, dans la salle, des personnes bien plus expertes que nous sur notre sujet. Je les cite, je les présente ou je les inclus dans mon propos. Et si je ne les connais pas personnellement, je dirai « je sais qu’il y a dans la salle des gens bien plus qualifiés que moi qui pourront aussi vous éclairer sur le sujet. N’est ce pas, Madame Untelle ? ».

 

Garder les mains libres

Je préfère les micros « Madonnas » qui me laissent les mains libres pour pouvoir engager
librement mon corps dans mon sujet.
Ce jour là j’évite de porter des boucles d’oreille qui pendent pour éviter les interférences. Sur le plan technique, je me déplace avec mon propre matériel de connection : connecteur HDMI, I pad ou ordinateur. Je ne laisse jamais ma présentation dans l’ordinateur des régies ou des entreprises. Je supervise leur destruction avant de partir.

 

Signalez la fin

Soignez aussi votre sortie. Non en faisant la roue, mais en choisissant une phrase ou une posture qui signale à l’auditoire que vous avez terminé. MERCI est un signal universel qui permet de le comprendre.

 

Mes conférences et masterclasses

Publié le 10 novembre 2023

Devenez animateur.trice d’ateliers de psychologie positive
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