21 jours en robe

Chronique CLES
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Le défi s’est présenté sur Facebook : 21 jours en robe. J’ai cliqué direct. OK, je viens, je le fais, je m’y mets. Nous sommes alors une poignée à nous lancer. Mes robes habitent une armoire excentrée dans laquelle je me rends très rarement. Ça a l’air simple, mais pour moi, c’est en fait vraiment différent.

Le premier matin

C’est facile, marrant et nouveau. Je glisse un jupon sous la robe pour lui donner du bouffant. Je joue à la fille, c’est évident. Je sors de chez moi et trottine sur mes talons jusqu’à l’arrêt de bus. Je n’en porte presque jamais. Une grosse berline aux vitres fumées s’arrête. La fenêtre côté passager s’abaisse : « Vous portez une très jolie robe ! » Sourire intérieur immédiat. Ça démarre en trombe.
Et c’est bien ce qui s’est passé : j’ai tout vécu très réveillée. Un peu plus coiffée, le cil recourbé, les détails sélectionnés. Symboles de féminité, bien sûr. Dans une robe, mon corps est enserré différemment, je le sens particulièrement vivant. Je marche per­chée, comme pour aller danser. Mon humeur suit et joue de ces fragments de légèreté. Dans la rue, mon fils insiste : « Maman, on te regarde. » A la maison, on me trouve jolie, mon mari donne son avis sur mes tenues, me prend en photo chaque jour, il m’observe et me voit mieux. Ça me plaît de lui plaire et, du coup, je me plais.

Un chaos nouveau

Une décision vestimentaire matinale crée un chaos nouveau dans mes circuits de perception. Ainsi, dans la journée, je remarque tout ce qui m’arrive de neuf car je suis aux aguets. Plus sensible, vivante et attentive, armée d’un petit secret que vous ne percevez pas en me croisant.

Ces trois semaines se sont bel et bien intensifiées. D’abord, je me regarde au travers d’une image. Je deviens un personnage dont les photos s’accumulent sur Internet et qui n’est plus tout à fait moi. Joie. Je m’amuse. Des tenues des autres femmes qui font de même, des commentaires échangés et des compliments. Connexion. J’appartiens à un nouveau groupe international dont je ne connais presque aucune des protagonistes mais avec lesquelles j’ai un rendez-vous quotidien. Equilibre. Ça y est, je sais marcher sur des talons.

Le 22e jour est arrivé.

Mes jambes sont apprivoisées, et j’ai toujours cette envie de jouer à m’habiller. Cérémonie du premier pantalon. En quelques minutes à peine, je ne sens déjà plus ma tenue. Les habitudes ont la peau dure. Mais il me reste de cette expérience la saveur d’être fille, de mieux l’honorer, mais pas seulement. Je suis à la fois contente d’avoir tenu mon pari et heureuse de ne plus avoir à poster une photo chaque jour sur Internet.

Car le matin je ne m’habille pas pour me montrer, mais pour me sentir jolie, protégée, légère, sérieuse, crédible, invisible, soutenue, élégante ou détendue. Se vêtir en conscience donne de la saveur au reste de la journée. Se nourrir en conscience aussi ? Ça sera peut-être mon prochain défi. Manger en silence pour voir ce qui s’ensuit.

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6 commentaires sur “21 jours en robe”

  • floriane dit :

    quel pep’s ! ça donne envie d’en porter tiens… :)))

  • Nathalie dit :

    Un article qui donne envie de ressortir ses robes, pour soi, pour se sentir plus féminine, peu importe ce que les autres en penseront (n’est-ce pas Marie ?). Merci : )

  • Barberi dit :

    Bonjour, j’ai remis des robes depuis que j’ai pris quelques kilos suite à la ménaupose.
    Je me sentais serrée à la taille aussi bien dans mes pantalons que dans mes jupes.
    Il faut que j’arrive à perdre les quelques kilos pris ( j’ai toujours pesé le même poids depuis l’âge de 18 ans) et pendant ce temps là, je me sens à nouveau bien en robe, moins serrée, et plus féminine et certaines sont effectivement plus originales que l’ensemble pantalon noir quasi obligatoire même égayé de hauts colorés

  • Plume à Plume dit :

    La robe, je la mets quand j’ai envie d’allumer une étincelle dans l’homme de ma vie, ou quand j’ai besoin de me sentir encore plus séductrice. C’est drôle, ce rapport au vêtement que nous pouvons avoir, non ?

  • marie dit :

    Les robes, je déteste. J’ai toujours détesté. Il y a plus de 70 ans de cela, Mère a vite compris. Lorsqu’elle me mettait une robe, je hurlais ! De nos jours, on croise des femmes en robe et sans bas (ou collants) . C’est dans 98% des cas assez REPUGNANT. A moins que la personne aie moins de 20 ans et des jambes parfaites uniformément halées ! Il y a aussi celles qui remettent une robe sans l’avoir lavée ! Passons sur les détails sordides. La robe, cela ne va jamais : ou bien cela fait petite fille, ou bien cela fait pérapaétiticienne, ou bien cela fait dadame.

  • Nath dit :

    Bonjour à tous,
    Depuis que j’ai changé de boulot début octobre dernier, j’ai changé de vie et donc bye bye les leggins avec un haut si mignon soit-il. Maintenant, c’est robe tous les jours et différentes le plus possible. Pourtant, je suis très ronde et j’ai des formes mais justement, la robe me va bien. Ca fait moins « sac ». Elles sont ajustées mais jamais moulantes (on dirait Cristina Cordula qui parle !), au genou ou juste en dessous, rarement plus haut.
    Je me sens plus femme, j’attire les sourires dans la rue, les gens m’abordent plus facilement et je me fais davantage draguer… Je regagnais confiance en moi !
    Vive les robes !!!

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