Tournée en bourrique

Tournée en bourrique

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Mercredi, sur un trottoir de Paris, je me suis mise à crier au téléphone. Contre qui  ? Une société de livraison d’un vépéciste de renom. J’attends un lit, très en retard. La conversation houleuse s’est conclue par un « Votre lit sera déposé sur le trottoir de votre ancienne adresse sans possibilité de le refuser comme ça vous ne serez pas remboursée (je n’y habite plus, vous voyez comme c’est pratique) »

Puis la dame m’a raccroché au nez sans préciser la date du méfait.

De la moutarde introduite directement dans mon nez m’aurait fait moins d’effet. Alors je me suis défoulée sur Twitter. Mais se défouler en 140 caractères est un acte de poésie comprimé.

Me calmer

Découragée et impuissante, j’ai pris place dans un TGV pour Strasbourg et respiré. Puis j’ai pris ma plume (enfin mon clavier) avant tout pour me calmer.

J’ai détourné ma bourrique intérieure :

Me suis répétée que la situation est scandaleuse (oui oui, elle l’est)

Me suis aperçue (assez rapidement) que la mise à feu de la jungle de Calais était somme toute bien pire (ben oui)

En ai eu presque envie de rire (de mon affaire, bien sûr)

Me suis reconnectée à la gratitude (la chance de dormir dans un lit)

Ai soupiré (c’était fini)

Et puis, ai eu une idée (on réfléchit mieux calmé, c’est confirmé)

Est-ce que je peux convertir l’absurdité en kifs ? Transformer tout cela en jeu ?
Figurez-vous que j’ai pensé à vous tous ici.
Vous qui m’entourez et me lisez. J’ai décidé de tenter une expérience. Combien de mentions sur les réseaux sociaux faut-il pour qu’une marque s’aperçoive qu’on parle d’elle ? Non pas que nous soyons ici dignes de la communauté de Kim Kardashian, mais justement, est-ce qu’un petit groupe de gens peut faire une différence ?

Car si nous pouvons le faire pour une situation aussi banale, nous pourrions certainement le refaire pour quelque chose d’important. Alors j’ai rédigé un texte à vous soumettre pour vous inciter ici à le partager. Le train est entré en gare, je ne l’avais pas terminé.

 

Le réseau est revenu

Sur Twitter, la dite marque m’avait déjà répondu. Ça m’a un peu scotchée. Ma seule mention de leur nom les a alerté et ils m’ont proposé d’échanger. Sensations contradictoires : ravie de la rapidité mais déçue de ne pas avoir eu le temps de nous regrouper.

12h plus tard, une enquête est en cours et la traque de mon lit est engagée. Sans promesse d’un résultat immédiat (quand-même). Mais le dialogue permet de sentir qu’il se passe quelque chose. D’être moins désemparée.

Je reste sur ma faim de ne pas avoir eu le temps de vous mobiliser, tout en reconnaissant que de l’avoir fait pour une situation aussi débile eut été du gâchis. Vous avez mieux à faire que de traquer aussi mon lit. Mais de me dire que par vous j’aurai pu être entourée a suffit à réchauffer cette journée.

Alors à la gratitude qui permet d’avoir des idées qui soulagent, et au community management réactif du vépéciste, je dis MERCI.

 

 

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3 commentaires sur “Tournée en bourrique”

  • Agoaye dit :

    Sur tout le déroulé de votre mode de pensée je suis globalement assez d’accord.

    Cependant je suis encore tout à fait sceptique quant au fait de penser à bien pire pour se rassurer de sa propre condition. Je préfère trouver un autre moyen pour relativiser.

  • Sylvie Raspail dit :

    Et oui, le quotidien peut être dur parfois avec les services qui se dépersonnalisent…. je viens de passer 3 semaines sans Sécurité Sociale à cause d’une mutuelle que je quittais légalement et qui avait bloqué le lien Noémie et ma carte vitale sans aucun droit ! bref, ubuesque situation qui m’a fait monter la tension et dire des choses pas toujours bienveillantes aussi ! mais ça marche aussi avec La poste…. et tant d’autres services qui ne sont plus ce qu’ils étaient … et pourquoi ? parce qu’il y a des PROCESS et que les humains que nous avons au téléphone sont contraints de les appliquer ! ils n’ont plus aucun libre arbitre et on ne fait plus appel à leur intelligence… et toute la journée ils se font enguirlander par des clients mécontents…sans pouvoir leur dire qu’ils seraient dans le même état eux mêmes si cela leur arrivait. Bref, c’est vrai qu’un peu de cohérence cardiaque ça calme et ça permet de patienter, mais bon dans quel monde inhumain vit-on parfois ?! j’espère que vous avez retrouvé votre lit !

  • Pascaline dit :

    J’ai été importunée à de nombreuses reprises par une société d’assurances, et un jour j’ai recherché d’où était cette société en passant par l’annuaire inversé, j’y ai trouvé des commentaires « bien assaisonnés » j’ai juste ajouté que « des gens intelligents auraient compris depuis longtemps (que je n’étais pas intéressée) » , depuis cette société n’a pas rappelé!….. Ce genre de commentaire n’est agréable pour personne : ni celui qui écrit , ni celui qui est désigné, mais il y a des limites à tout!

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