Existe-t-il une base scientifique permettant de croire que l’amour peut être une force de changement en politique et en économie ? Une séance de questions-réponses avec Barbara Fredrickson, auteur de Love 2.0
Professeur à l’Université de Caroline du Nord à Chapel Hill et figure de proue du mouvement naissant de la psychologie positive, son nouveau livre s’intitule Love 2.0: How Our Supreme Emotion Affects Everything We Feel, Think, Do, and Become.
Extraits de cet échange mené par Michael Edwards :
Michael Edwards : Vous dites que l’amour ne peut pas être inconditionnel. Cela ne va-t-il pas à l’encontre de la force motrice des meilleurs mouvements religieux, spirituels et sociaux ?
Barbara Fredrickson : Eh bien, je suis volontairement provocateur en essayant d’aider les gens à voir ces niveaux de positivité, ou d’amour, ou ces micro-moments de connexion, comme un état émotionnel particulier qui ne survient pas quoi qu’il arrive ou quelles que soient les conditions. J’opère à un niveau d’analyse différent lorsque je dis « inconditionnel ». Ce que je dis en fait, c’est que l’amour est conditionné à deux conditions préalables. L’une est que les gens se sentent en sécurité, et l’autre est qu’ils ressentent une connexion sensorielle en temps réel avec une autre personne.
ME : En décrivant ainsi l’amour, ne risque-t-on pas de se couper des émotions négatives comme la colère et le sentiment d’injustice qui sont essentiels à la lutte sociale ?
BF : Non, je ne pense pas. Du point de vue des émotions, j’aime dire aux gens qu’aucune émotion n’est censée durer éternellement, pas même celles qui font du bien. Ainsi, le fait que nous puissions mieux comprendre l’amour ne signifie pas que nous n’aurons pas d’expériences de colère, d’indignation ou de tristesse. Les émotions négatives sont essentielles à l’épanouissement, à la créativité et à la résilience.
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