Interview de Florence Servan-Schreiber pour Atlantico

La science des vacances – Atlantico

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La science des vacances

Pour certains, les vacances ont déjà commencé et il est enfin l’heure de prendre du bon temps. Afin d’éviter que les congés ne soient source de désillusions, certaines études scientifiques nous aident à en profiter au maximum. Interview de Florence Servan-Schreiber, journaliste, formée à la psychologie transpersonnelle en Californie. Elle est notamment l’auteure de « Trois kifs par jours et autres rituels recommandés par la science pour cultiver le bonheur » publié aux éditions Marabout.

Atlantico : Il semblerait que l’expérience procure plus de bonheur que les biens matériels. Comment expliquer ces résultats et comment peut-on l’appliquer aux vacances ?

Florence Servan-Schreiber : Toutes les études faites par les économistes ont démontré qu’au-delà d’une certains somme qui couvrait un peu plus que nos besoins élémentaires de sécurité, nourriture et éducation, l’accumulation de biens ne faisait pas notre bonheur. Il y a aussi l‘étude de Leaf Van Boven (université du Colorado) et de Thomas Gilovich (université de Cornell) datant de 2003. On peut également lire, sur le fait que l’expérience soit plus efficace que le bien matériel en vue de maximiser son bonheur, les travaux de Ryan T.

Howell et Graham Hill (chercheurs à San Francisco) intitulés « The mediators of experiential purchases » publiés en 2009 dans The Journal of Positive Psychology.
En revanche, la qualité des expériences que nous vivons, fait elle, une véritable différence. Par exemple, même lorsque nous passons des vacances coûteuses à l’étranger, ce qui rend le voyage plaisant sont souvent les conversations que nous avons eues avec des étrangers ou les liens que nous avons pu tissé à une terrasse d’un café, lors d’un voyage en train ou en rencontrant d’autres personnes. D’avoir pu nous débrouiller en terre inconnue et créer quelques habitudes localement nous rend plus fiers et surs de nous que de séjourner dans un hôtel dont le service est impeccable et impersonnel. Or si on regarde bien, il n’est pas nécessaire d’aller très loin pour vivre de telles expériences. Certaines personnes passent leurs meilleures vacances en retournant tous les ans sous le même figuier, car ils y retrouvent des connaissances et établissent des liens sociaux, primordiaux à notre équilibre et épanouissement.

 

Dans le cadre de la préparation des vacances, pour maximiser son bonheur, est-il préférable de planifier ses vacances ou bien de s’y prendre à la dernière minute ? Pour quelles raisons et quels conseils donneriez-vous aux futurs vacanciers ?

L’anticipation est un véritable plaisir. L’étude d’Amit Kumar (université de Chicago) et Thomas Gilovich (université de Cornell), A wonderful life: experiential consumption and the pursuit of happiness, publiée en août 2014 dans le Journal of Consumer Psychology, va dans ce sens. Lorsque nous attendons quelque chose avec impatience, notre cerveau fabrique 14% de dopamine en plus qu’à l’état normal. Un peu comme lors d’un rendez-vous amoureux. Le délice est souvent dans l’attente. Car une fois que nous sommes en face de l’autre, advienne que pourra. Les vacances appartiennent à cette famille de moments que nous fantasmons et espérons.

Que ce soit l’inconnu ou la familiarité, nous misons tous beaucoup sur cette interruption. Le changement de rythme ou d’endroit nous permet toujours d’espérer le meilleur. Chacun son style, mais la promesse d’un dépaysement a toujours ses agréments. Une fois que nous y serons, là aussi, advienne que pourra, mais nous projeter favorablement ailleurs et autrement fait partie de l’expression de notre optimisme. Qui nous donne des ailes. Du coup, lorsque nous prévoyons nos vacances à l’avance, plutôt que de les déclencher au dernier moment, nous nous accordons toute cette attente.

Lire l’intégralité de l’interview sur Atlantico

 

 

Publié le 15 juillet 2015

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