Il n’y a pas de mauvais pli

Presse
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Valérie Mas tient un blog consacré entièrement à l’éveil de la curiosité. Elle explore comment relier l’intérêt de nos enfants aux matières qu’ils se doivent de connaître alors que certaines les ennuient tellement. Je me suis soumise à ses questions.

– Bonjour, vous êtes professeure de bonheur. Pouvez-vous définir ce que vous faites ?

J’explore les conclusions des recherches en psychologie positive, puis je réfléchis aux comportements ou actions qu’elles peuvent nous permettre d’adopter. Je choisis alors comment les communiquer et je me mets au travail en écrivant des livres et des articles, en donnant des conférences, en animant des ateliers ou en jouant au théâtre.

– Sommes-nous inégaux devant le bonheur : y a-t-il des prédispositions ou des conditions extérieures qui conduisent au bonheur plus que d’autres ?

Nous sommes inégaux devant à peu près tout, si ce n’est de partager la même météo. Et encore là, certains aiment la pluie alors que d’autres la fuient. Et oui, le bonheur est subjectif, une fois que nos besoins de base sont satisfaits. On sait cependant que notre capacité à éprouver du bonheur est conditionnée à 50 % par la génétique, à 10% par les circonstances extérieures, et à 40 % par l’interprétation que nous faisons des évènements de nos vies.

– Éprouver du plaisir dans la vie : cela s’apprend-il ? Par exemple, peut on faire naitre du plaisir pour une matière qu’on n’aime pas ?

Le plaisir à l’école est souvent relationnel. Il suffit parfois d’un interlocuteur avec lequel on accroche pour faire naître de l’intérêt.

– L’esprit critique, dont nous sommes si fiers en France, empêche, par définition, d’être satisfait. Faut-il l’enseigner ?

L’esprit critique est un bocal dans lequel nous baignons tous, en France. Il peut empêcher d’être satisfait, mais apporte aussi des contrastes qui nous permettent de ressentir le meilleur, lorsqu’il se présente. Et avouons-le, il est à la source de beaucoup de situations humoristiques. Apprivoisons-le.

– Vous avez dit une fois que « le bonheur est fait de 3 choses : le sens, le plaisir et l’engagement. » Comment intégrer cela dans les apprentissages ? 

En s’assurant que les 3 sont réunis. Car on peut retrouver du plaisir lorsqu’on redonne du sens à ce que l’on apprend. Combien de fois s’est on vu dire à l’école qu’on apprend quelque chose parce que c’est au programme. Une matière au programme n’a pas de signification pour un enfant. Savoir ou mieux encore, sentir à quoi un apprentissage va servir change tout.

– Vous dites que la psychologie positive est un ensemble de connaissances que nous sommes libres d’appliquer à notre vie, une fois que nous en avons pris connaissance. Vous apprenez ces outils aux adultes. C’est forcément plus compliqué quand on a pris des « mauvais plis ». C’est un peu comme mettre un tuteur à un vieil arbre. Pourquoi ne pas plutôt l’apprendre aux enfants et ainsi les aider à pousser dans « le bon sens » ?

Il n’y a pas de mauvais pli, il y a juste la vie. Je ne suis pas pour l’idée de gommer toutes les difficultés pour éviter à nos enfants de souffrir. Le monde est chaotique et des solutions sont nécessaires pour y faire face. Or on ne porte pas une arme sur soi en permanence. On la recherche si on est acculé. Ne prévenons pas tout, laissons leur aussi les victoire et l’autonomie de la résilience car ils en auront besoin de retrouver leur puissance, comme nous nous efforçons de le faire. Nous sommes tous des arbres.

Pour lire la suite c’est ici 

 

Publié le 17 juin 2019

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Devenez animateur.trice d’ateliers de psychologie positive
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