Comment les relations nourrissent notre cerveau

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Vous avez sûrement entendu dire que vos relations sont essentielles pour une vie longue et heureuse. La recherche confirme sans cesse leur importance. Mais pourquoi ? Selon le neuroscientifique Ben Rein dans son livre Why Brains Need Friends, c’est parce que notre cerveau — cette matière grise dans notre tête — est finement optimisé pour la connexion sociale, et nos relations maintiennent notre cerveau (et donc nous-mêmes) en bonne santé et heureux.

Comment notre cerveau réagit à la socialisation

Quand nous socialisons, notre cerveau libère des neurochimiques : oxytocine, sérotonine et dopamine. L’oxytocine, souvent appelée « hormone de l’amour », active le centre de récompense du cerveau quand on est avec des proches, ce qui nous fait du bien. Elle a aussi des effets positifs sur la santé : réduction du stress, de l’anxiété, de l’inflammation ; protection neuronale ; aide à la guérison des blessures physiques. Cela pourrait expliquer pourquoi les personnes engagées dans des relations affectueuses — celles dont l’oxytocine est élevée — tendent à vivre plus longtemps.


L’oxytocine déclenche aussi la libération de sérotonine et dopamine : la première amplifie les sensations positives des rencontres sociales, la seconde — liée à l’apprentissage — nous incite à rechercher à nouveau ces contacts sociaux.


Selon Rein, ce système, enraciné dans l’évolution, joue des rôles variés — pour créer les liens parents-enfants, rendre l’amour ou le sexe désirables, ou pousser les amis à approfondir leur intimité. Socialiser nous est donc biologiquement bénéfique, parce que cela favorise notre survie et notre reproduction.

Empathie et mimétisme

Nos cerveaux facilitent aussi l’empathie via ce qu’on appelle la contagion émotionnelle. Nous sommes faits pour « résonner » avec les émotions des autres — cela nous aide à les comprendre, à être en phase avec eux, à les soutenir.


Souvent, nous imitons inconsciemment les expressions faciales de nos interlocuteurs (on sourit quand l’autre sourit, on grimace quand l’autre grimace…), ce qui active des sensations proches en nous-mêmes. Ce mimétisme facial nous permet de ressentir une version plus douce des émotions que vivrait l’autre — ce qui renforce notre lien.


Cela explique aussi pourquoi des échanges uniquement écrits (SMS, mail) conduisent parfois à des malentendus émotionnels : sans visage, ton, gestes, on perd une partie de ce mécanisme fondamental d’empathie.


Quand l’empathie est moins naturelle — parfois à cause de chimie cérébrale ou d’expériences négatives — il reste possible de la développer : via la méditation, l’entraînement à la compassion, etc. Selon Rein, même si ressentir la douleur des autres peut être douloureux, le besoin de proximité sociale est plus fort.

Pourquoi notre cerveau peut aussi nuire à la connexion

Même si nous sommes biologiquement conçus pour la connexion sociale, cela ne signifie pas que nous cherchons toujours la compagnie. Plusieurs obstacles peuvent nous en empêcher : technologie, modes de vie actuels, isolement, pandémie, etc.


En outre, certaines parties de notre cerveau — comme l’amygdala, qui détecte le danger — peuvent nous rendre méfiants, surtout envers des inconnus, ce qui limite notre ouverture. Notre cerveau peut anticiper des risques sociaux, parfois à tort, et cela peut pousser à l’isolement.


De plus, nous sommes souvent mauvais pour prédire ce que nous ressentirons après une interaction sociale : nous sous-estimons combien cela pourrait nous faire du bien, et surestimons les risques de rejet. On a tendance à oublier les bénéfices d’un compliment ou d’un petit geste de gratitude — pourtant, ceux-ci pourraient renforcer les liens.


Pour Rein, il s’agit donc d’identifier ces obstacles (peurs, préjugés, habitudes) — et de les dépasser — pour renouer avec plus de connexions sociales, que ce soit avec des amis, la famille, des voisins, ou notre communauté. Parce que la santé de notre cerveau en dépend.


Résumé — Ce qu’il faut retenir

  • Notre cerveau est câblé pour la connexion sociale : les relations sont plus qu’un besoin émotionnel ; elles sont vitales pour notre bien-être neuronal.

  • Les interactions sociales activent des hormones comme l’oxytocine, la dopamine ou la sérotonine, qui boostent la santé mentale et physique, réduisent le stress, favorisent la longévité.

  • L’empathie et le mimétisme inconscient (expressions, gestes, émotions) renforcent la compréhension mutuelle et la proximité.

  • Mais notre cerveau peut aussi nous éloigner des autres — peur, méfiance, mauvaises anticipations — surtout dans un contexte où la technologie et l’isolement sont fréquents.

  • Résultat : même si nous avons tous besoin de liens sociaux, il faut surmonter nos peurs ou nos habitudes pour renouer avec authenticité et relations de qualité.

 

Un article tiré de Greater Good

Publié le 28 novembre 2025

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